«Un mandat réussi, plusieurs défis relevés, et des causes justes défendues». C’est en ces termes que le chef de la diplomatie tunisienne, Othmane Jerandi, a fait le bilan du mandat de la Tunisie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (2020/2021) qu’elle a assumé pour la quatrième fois depuis son adhésion à l’organisation internationale.
«En dépit des problèmes mondiaux marqués notamment par une crise pandémique, la Tunisie a pu réussir son passage à l’ONU en tant que membre non permanent», a tenu à préciser, hier en conférence de presse au siège du ministère des Affaires étrangères, Othmane Jerandi.
Pour le haut responsable tunisien, «le mandat de la Tunisie a été marqué, en effet, par un contexte régional et international instable, qui ne l’a pas découragé, pour autant, à assumer pleinement sa mission, mettant en avant les constantes de la diplomatie tunisienne».
Le ministre rappelle en particulier le projet de résolution sur la solidarité internationale et le cessez-le-feu partout dans le monde pendant la pandémie de Covid-19 présenté conjointement avec la France.
Il a affirmé également que la Tunisie a travaillé d’arrache-pied pour traduire sa vision portant sur une résolution paisible et rationnelle de tous les conflits à l’échelle internationale, en actions et décisions. «Nous avons œuvré pour faire prévaloir, conformément aux constantes de la diplomatie tunisienne, les valeurs du dialogue, de la coopération et de la solidarité internationale, notamment dans le contexte de la pandémie, lorsque nous avons connu une lutte acharnée pour accéder aux équipements de prévention», a-t-il encore dit.
Toujours selon le ministre, aucun effort n’a été épargné durant ce mandat pour défendre les causes justes, le respect de la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes, dont en premier lieu la cause palestinienne et la promotion des valeurs de la paix, de la coopération, de la solidarité et du dialogue.
La cause palestinienne, une priorité
Citant en particulier les efforts de la Tunisie pour défendre la cause palestinienne, Jerandi a précisé que l’objectif de la Tunisie était de maintenir les intérêts du peuple palestinien au-devant de la scène internationale et à l’ordre du jour des réunions de l’ONU. «La Palestine nous est chère, nous n’avons épargné aucun effort pour défendre les intérêts du peuple palestinien conformément à sa volonté ainsi que celle des autorités palestiniennes», dénonçant le silence de la communauté internationale face aux agissements des forces occupantes. Outre la cause palestinienne, la Tunisie a placé la situation en Libye en tête des priorités des travaux de l’ONU en travaillant en étroite coordination avec les pays frères et les partenaires régionaux et internationaux et en multipliant les initiatives dans l’objectif de retrouver la stabilité dans ce pays et d’éviter toute ingérence étrangère.
Le ministre a rappelé, en outre, que durant son mandat, la Tunisie a, également, participé fortement aux efforts visant à soutenir les processus politiques en Syrie, au Yémen et au Soudan, indique par ailleurs le département.
Evoquant la crise du barrage de la «Renaissance», Jerandi a rappelé «le rôle de la Tunisie dans l’adoption d’une déclaration qui comporte un appel à la reprise des négociations entre l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan, sous l’égide de l’Union africaine».
Par ailleurs, répondant aux questions des journalistes, dont celle de La Presse, le ministre a réfuté toute pression étrangère sur la Tunisie en dépit des circonstances économiques et politiques que connaît le pays. Selon ses dires, la Tunisie n’admet aucune pression de quiconque et ses relations avec les pays voisins et les pays frères, dont notamment les Etats-Unis, sont normales et ne connaissent aucune tension.
S’agissant des questions de l’actualité, Jerandi a annoncé qu’un accord a été finalement trouvé avec les parties italiennes pour résoudre la crise des déchets importés.
Laissant croire que ces déchets seront renvoyés dans ce pays prochainement.
La Tunisie a été élue par l’Assemblée générale des Nations unies à New York membre non permanent au Conseil de sécurité pour le mandat 2020-2021 avec 191 voix sur un total de 193 pays membres de l’organisation onusienne.
Elle a été élue à ce poste pour la quatrième fois.
Les précédents mandats au cours desquels la Tunisie a occupé le poste de membre non permanent sont les suivants : 1959-1960, 1980-1981, 2000-2001.